Vous en avez peut-être déjà entendu parler lors du Sim Formula Europe 2024: un nouveau projet de simulation automobile fait parler de lui. Son nom ? The Last Garage, et il y a clairement de quoi s’y intéresser. Ce projet ambitieux, dévoilé lors du Sim Formula Europe 2024, est porté par Marcel Offermans, un nom qui résonne dans la communauté grâce à son travail sur rFactor 2. Initialement conçu comme un simple moteur physique, le projet s’est transformé en une simulation automobile à part entière, développée avec un objectif clair: repousser les limites du réalisme en créant un moteur physique entièrement nouveau, couplé au moteur graphique open-source Godot Engine. Alors que les premières démonstrations publiques en 2024 et 2025 ont déjà suscité l’enthousiasme des passionnés, plongeons ensemble dans ce qui pourrait bien représenter l’avenir du sim racing.

Le Moteur Physique : Le Cœur de l’Innovation
Ce qui distingue véritablement The Last Garage de ses concurrents, c’est son moteur physique révolutionnaire. Conçu selon une approche modulaire, il offre une flexibilité sans précédent dans la simulation automobile. Mais qu’est-ce que ça signifie concrètement pour nous ?
Imaginez pouvoir reproduire fidèlement n’importe quel type de véhicule, des plus classiques aux plus exotiques. C’est exactement ce que permet ce système, on peut par exemple simuler des véhicules multi essieux ainsi que les configurations de direction et de suspension associées. La modélisation intègre même des éléments souvent négligés comme la flexion du châssis et les effets aérodynamiques complexes.
En parlant de suspension, The Last Garage fait preuve d’une impressionnante profondeur. On retrouve tous les types imaginables : ressort à lames, double triangulation, De Dion, bras oscillant, bras tirés parallèles, push/pull rod, McPherson, multi-bras, essieu rigide… ce n’est d’ailleurs pas qu’une simple liste puisque chaque suspension peut être assemblée pièce par pièce, offrant un niveau de personnalisation inédit.

Les évolutions depuis la première démo sont très visibles, particulièrement au niveau de la transmission. La boîte manuelle, la gestion de l’embrayage et le comportement du moteur (y compris le calage et le ralenti) ont été affinés pour plus de réalisme. Le système de freinage n’est pas en reste, avec une simulation poussée du réchauffement et du refroidissement, influençant directement la puissance de freinage. De même, les conduits de refroidissement réagissent au vent, c’est pour vous dire le niveau de détail !
L’aéro n’a pas été oubliée non plus, le moteur permet d’ajouter des éléments aérodynamiques n’importe où sur le véhicule, générant portance ou appui. Si le diffuseur et l’effet de sol sont encore en développement, les bases sont déjà solides. Enfin, pour les amateurs de données, un système de télémétrie complet est aussi mis à disposition.
Multijoueur et contrôle de la course, pour une expérience complète
Comme dans la plupart des jeux et encore plus avec les jeux de simracing, le multijoueur est le nerf de la guerre. Pour cette raison, The Last Garage dispose déjà des courses en réseau local (LAN), avec une architecture réseau intelligemment conçue pour s’adapter aux différents types de véhicules et à leurs besoins spécifiques en données.
Ce qui est particulièrement remarquable, c’est l’attention portée à la gestion des courses. Le système de contrôle de course intégré offre une personnalisation poussée des sessions. Vous pourrez notamment placer automatiquement les voitures sur la grille de départ ou contrôler manuellement le timing des sessions – une fonctionnalité particulièrement appréciable pour l’organisation d’événements en direct.
Afin de garantir une expérience fluide et réaliste, l’équipe de développement a mis l’accent sur la robustesse du système réseau. Des simulations de latence et de perte de paquets ont été intégrées pour tester et optimiser la stabilité du jeu en conditions réelles. On comprend une vraie volonté d’offrir une expérience multijoueur fiable et performante.
Graphismes, des choix techniques judicieux
Au sujet des graphismes, l’équipe de Offermans fait un choix intéressant en s’appuyant sur le moteur Godot Engine. Ce dernier, utilisant un rendu Forward+ et l’API graphique Vulkan, offre un avantage majeur, celui de l’indépendance vis-à-vis des plateformes. En clair, cela signifie une meilleure accessibilité et une optimisation plus facile sur différents systèmes.

D’ailleurs, les aspects visuels ne se limitent pas à de simples textures et modèles. On distingue un soin particulier apporté aux animations, les suspensions fonctionnent par exemple en temps réel et sont directement animées par le moteur physique. Le pilote lui-même bénéficie d’une animation réaliste grâce à un système de cinématique.
L’un des objectifs les plus ambitieux de The Last Garage concerne la fluidité, l’équipe vise un taux de rafraîchissement de 1000 Hz. Pour compléter l’immersion, la réalité virtuelle n’a pas été oubliée puisque le support VR est déjà implémenté.
Avancement et tests, l’approche méthodique
Le développement de The Last Garage suit une méthodologie bien pensée, basée sur l’approche dite “vertical slice » utilisée fréquemment lors des conceptions de jeux vidéo. Simplement, l’équipe se concentre sur la création d’une version fonctionnelle de chaque sous-système essentiel plutôt que de développer chaque partie en profondeur avant de passer à la suivante. Cette stratégie permet de délivrer plus rapidement les projets et de montrer de l’avancement.
Les deux éditions Sim Formula Europe ont d’ailleurs joué un rôle crucial dans ce processus puisque ces salons ont servi de bancs d’essai. Cependant, la phase de test ne se limite pas aux événements publics. Le moteur physique est mis à l’épreuve avec une grande variété de véhicules : prototypes, karts, voitures classiques. Des pilotes esports et d’autres professionnels ont également été mis à contribution pour valider le comportement des véhicules.
De plus, la simulation dispose d’un système de soufflerie virtuelle, l’outil permet à l’équipe de tester et d’affiner les éléments aérodynamiques des différents véhicules, garantissant un comportement réaliste en piste.
Partenariats et Collaborations, au delà de la simulation
L’ambition de The Last Garage se reflète également dans ses partenariats stratégiques avec des acteurs majeurs du monde automobile. L’un des plus significatifs est la collaboration sur deux ans avec Heusinkveld et Donkervoort. Ce projet de R&D vise à créer un « jumeau numérique » du prochain véhicule Donkervoort, une approche qui va bien au-delà de la simple modélisation. L’équipe travaille notamment sur l’optimisation des éléments de suspension et du comportement dynamique dans le simulateur, pour une reproduction fidèle du véhicule réel.

Autre projet intéressant, la collaboration avec Motorsport in Motion, un fabricant de simulateur de rallye. Ce projet inclut la modélisation d’une véritable spéciale d’un rallye néerlandais ainsi qu’une prise en compte d’une place pour le copilote. La qualité du projet attire également l’attention de constructeurs prestigieux comme BAC (Briggs Automotive Company), ce sont leurs pilotes d’essai qui participent aux tests de la simulation.
The Last Garage: L’Excellence au Service du Sim Racing
Vous l’aurez compris, derrière The Last Garage se cache une expertise solide, incarnée par son fondateur Marcel Offermans. Son parcours parle de lui-même : ancien Directeur Général de Studio 397, le développeur de rFactor 2, il apporte une expérience précieuse dans le développement de simulations automobiles de haut niveau.
L’ADN de The Last Garage est clairement orienté vers un réalisme sans compromis. Cette quête de l’authenticité ne se traduit pas uniquement par des promesses marketing, mais par des choix techniques concrets. L’innovation ne s’arrête pas non plus au logiciel. L’équipe accorde une attention particulière à l’intégration du matériel, comme en témoigne la démonstration impressionnante de l’usure des freins avec les pédales actives Simucube.
Questions et perspectives d’un avenir prometteur
Alors que The Last Garage continue son développement, plusieurs questions restent en suspens. L’une des plus intrigantes concerne la nature même du projet, s’agira t-il véritablement d’un jeu ou bien est-ce que la technologie servira pour d’autres simulations ?
Pour le moment, l’équipe maintient le cap sur le développement des technologies fondamentales, sans s’engager sur une date de sortie précise. Bien que frustrant pour les plus impatients d’entre nous, cela témoigne d’une volonté de ne pas précipiter les choses au détriment de la qualité.
La question du contenu reste également ouverte, même si les bases techniques sont solides, les détails concernant les circuits, les voitures et les modes de jeu qui seront disponibles au lancement n’ont pas encore été dévoilés.
Seule ombre au tableau concernant l’eROC 2025, contrairement aux annonces initiales The Last Garage n’a finalement pas été retenu pour la compétition, en cause les limitations matérielles.