Quand on pense à d’Asetek, on pense immédiatement aux équipements haut de gamme, et aux prix qui vont avec. Mais voilà, la marque a récemment fait une entrée remarquée dans le segment de l’entrée de gamme avec le lancement de sa gamme Initium. Avec un bundle commercialisé au prix de 684€ on a voulu vérifier si Asetek pouvait maintenir ses standards d’excellence tout en faisant des compromis pour atteindre ce prix ultra-compétitif. Le pack complet contient les trois éléments indispensables, la base direct drive, le volant rond de 300 mm et le pédalier en version deux pédales. Décortiquons maintenant les différents composants de ce nouvel écosystème.
La base Initium
Avec son couple continu de 5,5 Nm, la base du bundle Initium offre des performances tout à fait correctes pour cette gamme de prix, même si on constate rapidement qu’elle manque de puissance brute et de richesse dynamique comparée aux modèles haut de gamme d’Asetek. Soyons clairs : pour ceux qui viennent d’un Logitech G29 ou d’un Thrustmaster T300, le bond en avant est déjà intéressant. La fluidité et la constance du retour de force suffisent à améliorer votre immersion. Cependant, j’ai remarqué un léger manque de constance dans les virages prolongés, on sent la limite, la base peut avoir du mal à délivrer simultanément un poids de direction conséquent et les détails de la route qui vont avec.
La base utilise le Direct Drive d’Asetek et fonctionne avec le logiciel Race Hub, une interface déjà éprouvée sur leurs modèles premium. C’est un vrai atout puisqu’on bénéficie d’une plateforme mature avec des contrôles de réglage complets (amortissement, inertie, slew rate, etc.) qui permettent d’ajuster précisément les sensations selon vos préférences.
On peut remarquer un léger « flou » dans la restitution des micro-glissements et des textures de certaines surfaces comparé à certains modèles concurrents. Cette limitation s’explique par l’utilisation d’un encodeur 14-bit. On a plus tendance à retrouver ce genre d’encodeurs sur des bases bon marché comme la Moza R5 ou certains modèles PXN. Ce n’est pas rédhibitoire pour débuter, mais ayant l’habitude de rouler sur des bases plus haut de gamme on remarque la différence.
Enfin, deux points méritent d’être soulignés. Premièrement, Asetek a intégré cinq ports USB-A en façade arrière, une fonctionnalité qu’on ne retrouve pas sur la base Prima par exemple, pourtant bien plus coûteuse. Cela facilite grandement l’organisation des branchements sur le cockpit. Deuxièmement, cette base peut être upgradée à 8 nm via l’achat d’une alimentation spécifique, je vous recommande l’upgrade directement.
Le volant Initium
Le volant est sûrement l’élément le plus controversé du bundle. Autant être honnête, comparé à d’autres modèles il fait plus figure de « jouet ». Asetek semble avoir opté pour un look « gaming » avec des lignes agressives et des angles prononcés qui ne plairont probablement pas aux puristes du sim racing.
Mis à part l’aspect esthétique, la construction en elle-même est étonnamment solide. Asetek a utilisé du plastique renforcé de fibre de verre pour la face avant, ce qui donne un ensemble rigide et suffisamment léger pour le couple utilisé par la base. Le design rond de 300 mm et les poignées caoutchoutées sont bien pensés et polyvalents pour le pilotage, y compris le drift. Autre bon point, le volant arrive pré-assemblé et prêt à rouler.
Le volant offre également un nombre de contrôles respectable avec un total de 21 entrées, incluant un D-pad et deux encodeurs rotatifs. On trouve aussi un rétroéclairage RGB et une bande RPM RGB, ce qui rattrape un peu le design.
Le véritable maillon faible de ce volant sont clairement les palettes de vitesses. Certes, elles sont silencieuses en fonctionnement, mais elles manquent cruellement de « clic » net. Ce n’est pas l’idéal pour des changements de rapports rapides et précis, un compromis que Asetek a dû faire pour contenir le prix.
Enfin, le dernier point important à noter est que le QR est intégré directement dans la coque du volant, ce qui signifie qu’on ne peut pas le remplacer facilement par des adaptateurs quick-release d’autres marques. De plus, la base fonctionne pour le moment uniquement avec le volant Initium. Asetek a confirmé que la compatibilité avec les autres volants Asetek sans écran arrivera prochainement.
Le pédalier Initium
Ces pédales sont la surprise du bundle et font même office du nouveau standard qu’on devrait retrouver sur de l’entrée de gamme, le tout pour seulement 135€. L’accélérateur et le frein utilisent tous deux des capteurs Hall, pour des entrées fluides et constantes, sans ces pics parasites qu’on retrouve systématiquement sur les pédalier bas de gamme équipés de potentiomètres. C’est vraiment là qu’Asetek a concentré ses efforts et ça se ressent immédiatement.
Le coup de génie se trouve au niveau de la pédale de frein. Bien qu’elle fonctionne techniquement sur la position plutôt que sur la pression, Asetek a ingénieusement conçu un système à deux étapes qui imite le comportement d’un frein load cell. Le principe est simple mais efficace, un ressort souple pour la course initiale, suivi d’un ressort beaucoup plus rigide qui crée un seuil clair et défini. On peut donc atteindre les points de freinage avec constance tour après tour. De même, le capteur Hall continue d’enregistrer les entrées même lorsqu’on pousse contre la limite mécanique des ressorts.
La géométrie du pédalier est également bien pensée. On peut retourner une plaque pour modifier l’angle des pédales et optimiser leur utilisation, que ce soit monté sur un cockpit dédié ou positionné au sol pour une configuration canapé/bureau. C’est cette polyvalence qui rend ce pédalier accessible à tous les types de configurations.
Un petit bémol toutefois sur l’installation, les longues vis nécessaires pour fixer la plaque du pédalier à un rig typique (comme sur GT Omega Prime Lite) n’étaient pas incluses. Rien de dramatique.
Enfin, les options d’évolution sont excellentes pour une vision long terme. On peut ajouter une pédale d’embrayage pour 39€ ou upgrader le frein vers un kit Load-Cell pour 130€ et même l’hydraulique à 380€. Par contre, le ressort d’origine de l’accélérateur est extrêmement souple. Pour certains, l’upgrade de la pédale d’accélérateur (disponible pour 130 €) pourrait rapidement devenir nécessaire, ce qui augmente le coût total du setup.
Initium, un pari réussi ?
Avec son bundle complet proposé à 684€ (ou 1 188€ avec le cockpit), Asetek présente une option solide pour ceux qui souhaitent franchir le pas vers le direct ou upgrader sérieusement depuis un setup à courroie ou à engrenages comme le Logitech G29 ou le Thrustmaster T300. La marque a réussi sa transition vers le marché d’entrée de gamme en faisant des compromis intelligents, le pédalier est clairement l’élément star, tandis que le volant reste l’équipement le plus controversé avec son design et ses palettes manquant de précision.
Cependant, bien que la base délivre un retour de force constant, son encodeur 14-bit lui fait perdre en finesse et en détail face à certains concurrents directs. L’écosystème reste récent avec une sélection limitée de volants et d’accessoires comparé aux acteurs établis comme Fanatec, MOZA ou Simagic. Attention aux coûts cachés, l’upgrade à 8 Nm est quasi-indispensable et probablement celle du ressort d’accélérateur.Pour conclure, le bundle Initium est probablement la meilleure option d’entrée de gamme niveau qualité-prix, précisément parce que les compromis n’impactent pas sévèrement votre expérience de pilotage. Les deux composants les plus cruciaux à savoir, la base et le pédalier performant tous les deux correctement et c’est finalement ça qui compte vraiment sur la piste. Je le vois comme un point d’entrée idéal pour un débutant sérieux qui veut un setup direct drive fiable en evitant le problème récurrent des « pédales poubelles » qu’on trouve dans beaucoup de bundles concurrents.
