La communauté du simracing s’est réveillée avec une mauvaise nouvelle ce matin après le communiqué de presse publié hier par Endor AG. En effet, la société mère de Fanatec vient d’annoncer le lancement d’une procédure d’insolvabilité. Déjà en difficulté depuis quelques temps, l’entreprise semblait en voie de conclure le rachat de Fanatec par Corsair. Malheureusement, des frictions en interne auraient refroidi le géant Américain mettant ainsi le groupe en péril. On fait le point sur la situation !
Endor AG: 95 millions de deficit
Au cours des dernières années, Endor AG a accumulé un nombre important de dettes auprès de différents partenaires, aussi bien fournisseurs que bancaires. Ce processus s’est relativement accéléré après 2020 pour atteindre un total de 70 millions d’euros avec le boom dû au covid. Malheureusement, Endor AG annonce que son déficit s’élève aujourd’hui à environ 95 millions d’euros.
Par conséquent, le revenu annuel du groupe de 100 millions d’euros ne sera pas suffisant pour assumer ses responsabilités financières auprès des créanciers.
De grosses tensions en interne
Afin de faire face aux difficultés financières du groupe, Endor AG avait initié un processus de restructuration interne initié par la nomination en Mars de Andres Ruff au poste de CEO à la place de Thomas Jackermeier le dirigeant historique.
L’objectif principal était de pouvoir mettre en place une procédure de sauvegarde (StaRUG) afin que Fanatec puisse être revendu à un potentiel acheteur comme c’est le cas avec Corsair. Malheureusement, mécontent de la tournure des événements, il semblerait que l’ancien CEO Thomas Jackermeier face front au reste du board décisionnel et fasse des demandes “irréalistes” contenu de la situation. Pour rappel, même s’il n’est plus aux commandes, l’ancien CEO et fondateur possède aux alentours de 50% des actions Fanatec ce qui le rend indispensable dans les prises de décisions.
Echec de la procédure StaRUG
Censée solutionner les problèmes rencontrés par le groupe, la procédure de StaRUG s’est soldée par un échec. En effet, après de nombreuses discussions et une réunion exceptionnelle du board le 16 Juillet dernier les actionnaires ont pris la décision de mettre fin à la procédure. Ainsi, sans autre alternative sur la table, le groupe s’est vu dans l’obligation d’engager un dépôt de bilan.
Même s’il était intéressant, le processus n’était peut être pas le plus optimal pour tout le monde quand on sait que cette procédure ne prévoit pas de compensation pour les actionnaires sur la vente. On comprend donc mieux le refus de l’ancien CEO avec 50% d’actions dans son portefeuille.
Les raisons de la crise
De vives critiques envers le management précédent ont également émergé de la part de Andres Ruff accablant Jackermeier sur ses décisions passées et aussi sur sa volonté de parasiter le processus de restructuration.
Même s’il n’est pas l’unique responsable, il est vrai que certaines décisions pèsent aujourd’hui sur le groupe en commençant par la construction d’un nouveau siège en 2019. Suivi par des soucis de calcul au moment des commandes de puces et autres équipements mettant ainsi en pagaille les stocks et livraisons. De même l’entreprise n’a pas réussi à mettre en place un système efficace pour à la fois palier aux retards et faire face à la forte demande durant la pandémie.
Quel impact pour les clients ?
Outre la méfiance des clients, la situation reste assez claire du côté de Fanatec puisque l’entreprise s’engage à poursuivre ses activités commerciales. Par conséquent, les ventes, demandes de garanties, réparations et mises à jour logiciel seront assurées par l’entreprise. A noter que le dépôt de bilan concerne Endor AG et non les filiales étrangères de la marque qui peuvent poursuivre leurs activités.
Quelle suite pour Fanatec & Endor ?
Bien que l’heure ne soit pas à la joie il reste quand même des options à Endor AG, le groupe continue activement la recherche de repreneurs. De même, bien que le processus StaRUG ait échoué, cela ne veut pas dire que Corsair soit hors course, on rappelle que l’entreprise Américaine a récemment injecté 4 millions d’euros et acquis plusieurs copyrights.
D’une certaine manière il s’agit plus d’un retour à la case départ, les négociations vont donc reprendre rapidement.
Fanatec too big to fall
Sans être spécialiste en Merge & Acquisition j’imagine mal la marque Fanatec s’éteindre, il s’agit d’un nom bien trop important dans l’industrie du simracing. Même si la marque n’est pas aussi puissante qu’auparavant elle reste néanmoins l’une des plus établie à travers le secteur. Aussi, ses partenariats avec le championnat e-sport F1 ou encore le GT World Challenge témoignent de son influence. Enfin, l’essor du simracing de manière générale devrait attirer des repreneurs comme Corsair, à la recherche d’une marque forte et bien établie pour se lancer.