Aller au contenu

Max Verstappen dévoile sa vision du simracing et du sport automobile

  • par

Quadruple champion du monde de Formule 1, Max Verstappen ne se contente pas uniquement de briller sur les circuits. Même au cœur d’une saison intense de F1, le pilote néerlandais se concentre sur sa passion, le simracing, comme en témoigne sa participation active aux compétitions virtuelles et son implication au sein de son équipe Team Redline.Pour Verstappen, le simracing représente bien plus qu’un simple jeu vidéo, c’est une véritable voie d’accès au sport automobile professionnel. Une vision qui pourrait bien redéfinir l’avenir du sport automobile selon lui, retour sur son entretien auprès de The Athletic

verstappen-simracing-F1

Le Simracing comme terrain d’essai

L’engagement de Verstappen dans le simracing n’est pas récent puisque déjà en 2015 il rejoint Team Redline, l’une des équipes professionnelles les plus titrées du simracing. Fondée par Dom Duhan il y a plus de deux décennies, cette équipe a remporté de nombreux championnats individuels et collectifs sur différentes plateformes.

De plus, grâce aux avancées technologiques, les courses automobiles virtuelles reproduisent aujourd’hui fidèlement de nombreux aspects des sports mécaniques réels. 

« La compétition y est tout aussi intense, voire plus difficile à remporter que dans la vie réelle », affirme Verstappen. 

verstappen-simracing
Max Verstappen lors d’une session simracing

Une déclaration qui prend tout son sens quand on considère la complexité des réglages, la gestion des pneumatiques et les stratégies déployées dans le simracing moderne. En tant que joueurs vous vous retrouvez seul là où le travail nécessite potentiellement tout une équipe.

Cette évolution a attiré l’attention des constructeurs automobiles et des écuries professionnelles. Les marques soutiennent désormais des pilotes virtuels ou créent leurs propres équipes. La Formule 1 elle-même a lancé son programme en 2017 avec les dix écuries participant au Championnat du monde F1 de Simracing.

L’accessibilité financière est également un atout majeur du simracing. Là où le karting traditionnel exige des investissements considérables – entre 1 490 et 3 725 dollars annuels selon l’Association of British Karting Clubs, sans compter les licences, le temps de piste et l’entretien – le simracing offre une alternative plus abordable.

Cette démocratisation permet un recrutement de talents à l’échelle mondiale, favorisant la diversité dans un sport automobile traditionnellement dominé par les Européens.

« Dans le paddock de F1, on voit principalement des Européens, alors que dans le simracing, on trouve des participants de nombreux pays », observe Verstappen.

La vision et les actions de Verstappen

Au-delà de sa simple participation dans le monde du simracing, Max Verstappen développe une vision stratégique pour l’avenir de cette discipline. Son objectif ? Créer une équipe qui fusionnerait l’élite des pilotes virtuels avec des pilotes traditionnels, révolutionnant ainsi l’approche du recrutement dans le sport automobile.

Le champion néerlandais estime que le simracing reproduit entre 90 et 95%de l’expérience de course réelle, les 5% manquants étant principalement les sensations physiques et les forces G. 

« Avec les bonnes personnes autour de moi et mon expérience, je pourrais aider un pilote de simulation à faire la transition vers la course réelle, » a-t-il affirmé.

Verstappen reconnaît néanmoins les défis de cette transition : 

« Dans le simulateur, si vous heurtez un mur, ça ne fait pas mal, donc vous n’avez pas vraiment peur. Dans la vie réelle, quand vous êtes dans la voiture, casque sur la tête, harnais attaché, vous vous dites: ‘Je suis dans une vraie voiture avec un vrai moteur. Si je m’écrase, ça va coûter de l’argent, et je peux me blesser.’ Cette prise de conscience doit se faire. »

Pour concrétiser sa vision, Verstappen est devenu actionnaire majoritaire de Team Redline en 2015

« J’ai dit : ‘Si vous voulez vraiment réussir sur le long terme, je dois être plus impliqué, et si j’investis, on ira jusqu’au bout, c’est essentiellement ce qui s’est passé. »

Le pilote envisage désormais de créer sa propre équipe pour faciliter la transition des simracers vers la compétition réelle. Il a déjà repéré quelques talents prometteurs au sein de Team Redline, sans toutefois les nommer explicitement. « Je ne veux pas leur mettre la pression maintenant. Ils connaissent mes idées et mes plans, mais ils ne savent pas encore qui sera sélectionné. »

Défis et considérations

La transition du simracing vers la course automobile réelle présente toutefois plusieurs défis significatifs. Les pilotes virtuels doivent notamment développer une condition physique adaptée et adopter des habitudes nutritionnelles spécifiques pour supporter les exigences de la compétition.

Ce processus demande du temps, de la patience et des investissements conséquents. Verstappen insiste sur l’importance d’éviter de mettre trop rapidement la pression sur ces pilotes en devenir. Il reconnaît que tous les simracers ne réussiront pas cette transition, tout en maintenant sa volonté de leur offrir cette opportunité.

Jann-Mardenborough
Jann-Mardenborough lors de la GT Academy

Le monde du sport automobile a déjà vu quelques success stories inspirantes. Des pilotes comme Jann Mardenborough, vainqueur de GT Academy, et Sebastian Job ont réussi à passer du virtuel au réel avec succès. Ces exemples concrets renforcent la conviction de Verstappen quant à la viabilité de son projet.

Le champion utilise lui-même le simracing comme outil de perfectionnement. Il s’en sert pour tester différents types de voitures et améliorer ses compétences de pilotage réel. Après sa collision à 51G à Silverstone, il a même utilisé le simulateur pour tester la récupération de son genou et de sa cheville.

Un cas particulièrement révélateur est celui de Thierry Vermeulen, fils du manager de Verstappen. Parti avec « zéro expérience », il concourt aujourd’hui en GT3 grâce aux conseils du champion néerlandais. Lors des séances d’essais, Vermeulen se rapproche constamment du rythme de Verstappen, démontrant ainsi le potentiel d’une formation bien encadrée.

Équipements et Configurations nécessaires

Contrairement aux idées reçues, se lancer dans le simracing ne nécessite pas forcément un investissement initial conséquent même pour être performant. Les débutants peuvent commencer avec un équipement de base relativement abordable et progresser selon leurs besoins et leur budget.

Ty Majeski, pilote professionnel NASCAR, utilise simplement un ordinateur portable et un volant/pédalier G27 pour ses sessions de simracing. Un exemple qui démontre qu’une configuration modeste peut suffire pour développer de véritables compétences.

Ty-Majeski-G27
Setup d’un pilote à 10 000 iRating

Les équipements haut de gamme offrent souvent plus de performance. Certains équipements relèvent davantage de l’aspect esthétique que d’un réel avantage compétitif. Les professionnels privilégient généralement la fiabilité et la fonctionnalité plutôt que les installations les plus sophistiquées.

Quel setup de simracing utilise Max Verstappen ?

Max Verstappen possède deux setups, une première installation de “voyage” qu’il prend avec lui tout au long de la saison de F1 puis un setup plus important chez lui avec notamment une configuration triple écran. Pour en savoir plus sur le setup simracing de Max Verstappen n’hésitez pas à consulter notre article détaillé disponible sur le site.

Vincent Pable

Vincent Pable

Auteur autodidacte, fan de sport mécanique, pilote (virtuel) quand le temps me le permet. Passionné par l'univers du Simracing j'aime partager mon avis sur les dernières innovations du secteur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *