La semaine dernière, Will Ford de Boosted Media a eu la chance d’interviewer Andy Paul, le PDG de Corsair pour discuter de l’avenir de Fanatec après son rachat. Un timing qui ne semble pas lié au hasard à seulement quelques semaines du Black Friday. On se souvient d’ailleurs tous du fiasco d’il y a quelques années qui a en partie contribué à la faillite de Fanatec. Dans cet entretien, le patron de Corsair revient sur les challenges et l’avenir de Fanatec, un échange riche en informations.
Le service client: la première pierre à l’édifice
On a tous déjà entendu quelqu’un se plaindre du service client de chez Fanatec avec des délais de réponse qui se comptent en semaines. A ce sujet le constat de Paul est clair, Fanatec manque actuellement d’outils pour traiter efficacement les demandes. Le service client n’est disponible que de 9h à 17h et uniquement par mail.
Pour améliorer cela, son plan est simple, s’appuyer sur le réseau de Corsair afin que les agents de la marque puissent répondre aux questions de niveau 1. Il s’agit des questions les plus fréquentes comme savoir où se trouve un colis, quand la livraison aura lieu par exemple. Ainsi, les employés de Fanatec pourront être davantage disponibles pour les questions plus techniques. Aussi, ce processus d’évolution devrait prendre entre 3 et 4 mois, l’objectif de Paul est de parvenir à des réponses en 1j comme c’est le cas chez Corsair.
Le retour de l’innovation: Quelle stratégie ?
Autrefois pionnière dans le simracing en particulier dans la démocratisation du direct drive avec le CSL DD Fanatec était clairement en perte de vitesse. Pendant ce temps, les joueurs trouvent des alternatives en se tournant vers Moza ou Simagic.
A ce sujet, on peut noter que l’actualité de la marque nous redonne espoir avec la sortie d’un cockpit, de la roue bentley et également d’un prototype Porsche en préparation.
A ce sujet Paul précise que le rôle de Corsair sera d’aider Fanatec sur la partie administrative, c’est-à-dire tout l’aspect financier, ressources humaines etc. De cette manière, le constructeur devrait uniquement pouvoir se concentrer sur le marketing, la création et la sortie de nouveaux équipements.
« Great marketing, great product design, getting products out as fast as we can »
Gamme et nouveaux produits
Le développement de nouveaux produits est donc un chantier important dans l’avenir de Fanatec. Paul précise tout d’abord qu’il s’agira de rester sur le segment historique de la marque à savoir les équipements à 500€ +. Pour autant, il n’exclut pas d’aller voir dans le segment d’entrée de gamme et cite d’ailleurs Thrustmaster et ses volants à -500€. Enfin, il précise que la capacité de production de Fanatec se situe dans les mêmes standards que Logitech, un autre grand concurrent de Corsair.
Il conclut en expliquant que la stratégie sera davantage sur l’expansion que la consolidation ce qui veut dire plus de produits et donc plus de choix.
« We will expand the range rather than consolidate it »
La vision pour les 12 prochains mois
Dans un premier temps l’objectif est d’intégrer complètement Fanatec à la sphère Corsair sur les 3 à 4 mois prochains.
Dans un second temps l’année prochaine, Paul annonce vouloir mettre en vente des produits Fanatec en magasin, reste encore à savoir lesquels mais ouvrir un nouveau canal de distribution fait partie des objectifs. Ensuite, développer la gamme de cockpit et proposer une solution complète pour ensuite la mettre en avant dans des salles d’arcade, hotel etc un peu comme le fait la licence F1.
En ce qui concerne les années suivantes, Corsair et Fanatec ne se fixent pas de limite, l’objectif sera de tirer partie des innovations tels que l’IA, la VR, les motions rig etc.
Fanatec face à la compétition: 30 ans d’expérience
Autre point intéressant abordé durant la vidéo celui de la concurrence, selon Paul, Fanatec reste en avance en termes de part de marché sur les équipements moyen de gamme. En face, on retrouve Moza Racing et Simucube dans une moindre mesure. Au niveau des volumes de production, Logitech est l’entreprise la plus importante avec selon lui 3, 4 millions de dollars, puis Thrustmaster.
Il ajoute que la situation peut être piégeuse étant donné que la taille du marché est en expansion, il faut veiller à ne pas perdre du terrain. Fanatec possède aussi de gros avantages, le premier étant ses 30 ans d’existence, suivi d’un nom reconnu même après les faux pas des dernières années. Paul précise que les problèmes se trouvent avant tout dans le service mais pas le produit ce qui rend la marque toujours attractive.
Notre avis: L’espoir d’un tournant
Heureusement c’est loin d’être terminé, les dernières nouvelles et décisions de la marque me font être résolument optimiste sur la suite. Par exemple, rien que le fait que Paul précise qu’il ne compte pas ajouter de RGB sur les équipements montre que Corsair comprend la communauté. On attend également de voir arriver Fanatec en magasin grâce au réseau de distribution du géant Américain, attention cependant à ne pas faire l’économie de la qualité.
Pour le moment, j’attend de voir comment sera géré le Black Friday de Fanatec avant de m’avancer davantage. Une chose est sûre, les prochains mois s’annoncent cruciaux et comme l’a dit Paul “Complacency is the biggest thing you have to worry about.”, de belles choses devraient donc voir le jour.